La cigarette, qu’elle soit traditionnelle ou présentée sous des formes prétendument plus douces, demeure un fléau mondial, touchant près d’un milliard de personnes à travers le globe. Nombreux sont ceux qui se tournent vers les cigarettes dites « légères » ou « ultra légères », séduits par la promesse d’un choix moins nocif, une sorte d’alternative plus saine. Cependant, cette perception est souvent erronée et basée sur des informations incomplètes, voire manipulées. La réalité est bien plus complexe et mérite un examen approfondi pour déconstruire les idées reçues sur les produits du tabac.

L’industrie du tabac, consciente des préoccupations sanitaires croissantes, a longtemps promu ces cigarettes comme une alternative moins nocive, une porte de sortie illusoire pour les fumeurs inquiets. Mais qu’en est-il réellement ? Derrière cette image de légèreté, de douceur et de fumée diluée se cachent des techniques de fabrication élaborées et des stratégies marketing agressives qui visent à maintenir, voire à augmenter, la dépendance des fumeurs à la nicotine. Il est crucial de comprendre les mécanismes en jeu, les manipulations et les conséquences réelles pour faire des choix éclairés concernant sa santé et celle de son entourage, victime du tabagisme passif.

Les cigarettes « légères » : techniques de fabrication et marketing trompeur

Les cigarettes « légères », souvent désignées par les termes « light », « mild » ou « ultra-light », se distinguent des cigarettes classiques par certaines spécificités de fabrication et une communication marketing astucieuse, axée sur la minimisation des risques et la promesse d’une expérience moins agressive. Cependant, il est impératif de déconstruire ces arguments fallacieux pour comprendre la réalité des dangers encourus et les conséquences sur la santé à long terme. Derrière l’appellation « légère », se cachent des procédés industriels bien rodés et des stratégies de communication trompeuses.

Techniques de fabrication des cigarettes « légères »

La ventilation des filtres est l’une des techniques les plus courantes et les plus insidieuses utilisées dans la fabrication des cigarettes légères. Elle consiste à percer de petits trous microscopiques dans le filtre, ce qui est censé diluer la fumée avec de l’air ambiant. En théorie, cette dilution réduit la concentration de nicotine et de goudron inhalée par le fumeur. Cependant, en réalité, ce système est facilement contourné par le fumeur qui, souvent de manière involontaire, bloque ces perforations avec ses doigts ou ses lèvres. Cette action simple a pour conséquence directe d’augmenter considérablement la concentration de substances nocives inhalées, annulant ainsi l’effet escompté.

L’utilisation de tabacs différents entre également en jeu dans la composition des cigarettes légères. Certaines marques affirment utiliser des tabacs spécialement sélectionnés, avec une teneur naturellement réduite en nicotine et en goudron. Toutefois, la différence avec les cigarettes classiques est souvent minime, de l’ordre de quelques pourcentages, et ne suffit pas à réduire significativement les risques pour la santé. De plus, les additifs chimiques omniprésents dans les cigarettes légères peuvent compenser cette légère réduction en rendant la fumée plus agréable à inhaler, masquant ainsi l’arrière-goût amer du tabac.

Les additifs chimiques jouent un rôle crucial, bien que souvent méconnu, dans le goût et l’attrait des cigarettes légères. Plus de 600 additifs différents sont autorisés dans la fabrication des cigarettes. Ils sont utilisés pour masquer l’amertume naturelle du tabac, pour parfumer la fumée, pour la rendre plus douce et plus facile à inhaler. Ces additifs peuvent également augmenter la dépendance à la nicotine et inciter le fumeur à consommer davantage de cigarettes pour satisfaire son besoin.

  • Ventilation des filtres : Dilution illusoire de la fumée, contournée par le fumeur.
  • Utilisation de tabacs dits « légers » : Différences minimes, compensées par les additifs.
  • Ajout d’additifs : Augmentation de l’attrait, de la douceur et de la dépendance.

Stratégies marketing et perception du consommateur

L’industrie du tabac a déployé, et continue de déployer, des stratégies marketing sophistiquées, souvent subliminales, pour promouvoir les cigarettes légères et les rendre attractives aux yeux des consommateurs. L’utilisation d’images et de couleurs connotant la légèreté, la pureté, la fraîcheur et la santé est une technique courante et très efficace. Les paquets de cigarettes légères arborent souvent des couleurs pastel, des motifs épurés, des paysages naturels apaisants et des mentions telles que « light », « mild », « silver » ou « gold ». Ces éléments visuels contribuent à créer une image positive, rassurante et valorisante du produit, minimisant ainsi la perception des risques réels.

Le discours rassurant est un autre outil marketing puissant utilisé par l’industrie du tabac. Les cigarettes légères sont subtilement présentées comme une « alternative plus douce », une « solution moins agressive » ou un « compromis » pour les fumeurs soucieux de leur santé. Ce discours est souvent basé sur des données scientifiques partielles, obsolètes ou interprétées de manière trompeuse, minimisant les dangers et exagérant les bénéfices potentiels. Il est donc essentiel de se méfier de ces affirmations et de consulter des sources d’information fiables, indépendantes et transparentes.

Les fumeurs inquiets pour leur santé, les jeunes adultes et les femmes sont des cibles privilégiées des campagnes de marketing pour les cigarettes légères. Ces campagnes mettent en avant les avantages potentiels de ces produits, comme un goût plus doux, une fumée moins irritante ou une image plus élégante, tout en minimisant soigneusement les risques réels pour la santé. Elles peuvent également jouer sur la culpabilité des fumeurs en leur faisant croire qu’ils font un choix plus responsable, un acte moins dangereux en optant pour des cigarettes légères.

  • Couleurs et images connotant la légèreté, la pureté et la fraîcheur.
  • Discours rassurant sur une « alternative plus douce » et un « compromis ».
  • Ciblage des fumeurs inquiets, des jeunes et des femmes.
  • Manque d’informations claires et transparentes sur les risques réels.

Pendant de nombreuses années, et encore aujourd’hui, l’industrie du tabac a manqué à son devoir d’informer clairement, complètement et objectivement les consommateurs sur les risques réels des cigarettes légères. Elle a même activement diffusé des informations biaisées, mensongères ou incomplètes pour maintenir les ventes de ces produits et préserver ses parts de marché. Cette désinformation massive a conduit à des conséquences graves sur la santé publique, avec des millions de personnes victimes de maladies liées au tabagisme.

Suite à l’interdiction progressive d’utiliser les termes « léger », « doux » ou « ultra light » sur les paquets de cigarettes dans de nombreux pays, le marketing a évolué pour contourner ces réglementations. L’industrie du tabac a dû s’adapter aux nouvelles législations en vigueur. Elle a alors développé de nouvelles stratégies de communication, encore plus subtiles et insidieuses, pour contourner ces interdictions, en utilisant par exemple des codes couleurs spécifiques (argent, or, blanc), des appellations indirectes ( « classic blend », « finest cut ») ou des images évocatrices pour suggérer la même idée de légèreté, de douceur et de moindre nocivité. Il est donc crucial de rester vigilant, critique et informé face à ces stratégies marketing.

La compensation du fumeur : un phénomène clé

La compensation du fumeur est un phénomène physiologique et comportemental crucial à comprendre pour évaluer l’impact réel des cigarettes légères sur la santé. Ce mécanisme inconscient conduit les fumeurs à modifier leur comportement de consommation pour obtenir la même dose de nicotine que celle qu’ils recevaient avec des cigarettes classiques, plus fortes. Il est donc essentiel de décrypter ce phénomène complexe pour comprendre les dangers réels des cigarettes légères.

Définition et explication du phénomène de compensation

La compensation se manifeste par une adaptation souvent inconsciente du comportement du fumeur. Par exemple, un fumeur qui passe aux cigarettes légères peut augmenter le nombre de cigarettes qu’il fume par jour, passant de 10 à 15 ou 20 cigarettes. Il peut également inhaler plus profondément la fumée, la retenant plus longtemps dans ses poumons, ou encore fumer chaque cigarette jusqu’au filtre. Il peut également bloquer involontairement, ou volontairement, les trous de ventilation du filtre. Tous ces comportements ont pour but de compenser la moindre quantité de nicotine délivrée par la cigarette légère et de satisfaire son besoin.

Un fumeur qui passe des cigarettes classiques, délivrant environ 1.2 mg de nicotine par cigarette, aux cigarettes légères, délivrant environ 0.6 mg de nicotine par cigarette, peut inconsciemment modifier sa façon de fumer. Imaginons un fumeur qui inhalait dix fois par cigarette auparavant. Avec la cigarette légère, il inhalera peut-être quinze fois pour obtenir la même sensation de satisfaction. Ce phénomène démontre clairement que le corps recherche activement une certaine dose de nicotine pour combler le manque et maintenir la dépendance.

Le corps humain s’adapte rapidement à la présence de nicotine et développe une forte dépendance. Lorsque le fumeur ne reçoit pas sa dose habituelle de nicotine, il ressent un manque physique et psychologique, se manifestant par de l’irritabilité, de l’anxiété, des difficultés de concentration et une envie irrésistible de fumer. C’est ce qui explique le phénomène de compensation. Le fumeur ne se rend pas toujours compte qu’il modifie son comportement, mais son corps réagit instinctivement pour obtenir la nicotine dont il a besoin pour fonctionner « normalement ».

  • Adaptation inconsciente du comportement du fumeur pour compenser le manque de nicotine.
  • Recherche active de la même dose de nicotine pour satisfaire la dépendance.
  • Dépendance à la nicotine : le corps réagit au manque par des symptômes de sevrage.

Mécanismes de compensation

L’augmentation du nombre de cigarettes fumées par jour est un mécanisme de compensation courant et facilement observable. Le fumeur, ayant besoin d’atteindre un certain seuil de nicotine dans son organisme, va inconsciemment augmenter sa consommation quotidienne de cigarettes légères pour compenser la plus faible concentration de nicotine dans chaque cigarette. Ainsi, au lieu de fumer 10 cigarettes classiques, il pourrait en fumer 15, 20, voire plus de cigarettes « légères » pour satisfaire sa dépendance et éviter les symptômes de sevrage.

L’inhalation plus profonde et plus fréquente de la fumée est un autre mécanisme de compensation important. Pour extraire plus de nicotine de chaque cigarette légère, le fumeur va inhaler la fumée plus profondément dans ses poumons, la retenant plus longtemps et prenant des bouffées plus rapprochées les unes des autres. Cela a pour conséquence directe d’augmenter considérablement l’exposition des poumons et des voies respiratoires aux substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette, augmentant ainsi les risques de maladies respiratoires et de cancers.

Le blocage des trous de ventilation du filtre est une pratique fréquente, bien que souvent involontaire, chez les fumeurs de cigarettes légères. En bloquant ces trous, le fumeur augmente considérablement la concentration de fumée inhalée et donc la quantité de nicotine absorbée par son organisme. Cette manipulation simple, mais efficace, annule complètement l’effet de dilution de la fumée censé être apporté par le système de ventilation, exposant ainsi le fumeur à une dose plus élevée de substances toxiques.

La diminution du temps entre les cigarettes est également un mécanisme de compensation fréquent. Afin de maintenir un taux de nicotine constant dans le sang et d’éviter les symptômes de sevrage, le fumeur va réduire l’intervalle entre chaque cigarette, fumant plus régulièrement et plus fréquemment. Cela se traduit par une consommation accrue de tabac, une exposition plus importante aux substances toxiques et une dépendance accrue à la nicotine.

  • Augmentation du nombre de cigarettes fumées par jour : compensation quantitative.
  • Inhalation plus profonde et plus fréquente de la fumée : compensation qualitative.
  • Blocage des trous de ventilation du filtre : annulation de l’effet de dilution.
  • Diminution du temps entre les cigarettes : maintien d’un taux de nicotine constant.

Conséquences de la compensation sur la santé

La compensation a des conséquences néfastes et graves sur la santé des fumeurs. L’exposition accrue aux substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette, qu’elle soit légère ou classique, augmente significativement le risque de développer diverses maladies, notamment des cancers du poumon, de la gorge, de la bouche, de l’œsophage et de la vessie, des maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC), des maladies respiratoires (bronchite chronique, emphysème) et d’autres affections graves. La compensation annule, voire dépasse, les bénéfices théoriques de la cigarette légère, exposant ainsi le fumeur à des risques accrus.

L’augmentation du risque de développer des cancers du poumon est particulièrement préoccupante et bien documentée. Notamment, l’adénocarcinome, un type de cancer du poumon qui se développe dans les parties périphériques des poumons, est étroitement lié à l’inhalation plus profonde de la fumée. Les fumeurs qui compensent en inhalant plus profondément sont donc plus susceptibles de développer ce type de cancer, souvent diagnostiqué à un stade avancé et plus difficile à traiter.

La compensation favorise également le développement d’une dépendance accrue à la nicotine, rendant l’arrêt du tabac encore plus difficile. Plus le fumeur compense, plus son corps s’habitue à des doses élevées de nicotine, créant un cercle vicieux. Il devient alors plus difficile d’arrêter de fumer et le risque de rechute augmente considérablement, piégeant ainsi le fumeur dans une spirale infernale de dépendance et de maladies.

Quelles sont les cigarettes les moins fortes ? analyse et comparaison

La question des cigarettes « les moins fortes » est une interrogation fréquente et légitime chez les fumeurs soucieux de leur santé, désireux de réduire les risques liés au tabagisme. Cependant, il est essentiel de comprendre et de marteler qu’aucune cigarette n’est réellement « sans danger » ou « moins nocive ». Toutes les cigarettes, quelles que soient leur appellation commerciale, leur composition ou leur présentation, sont intrinsèquement nocives pour la santé et exposent le fumeur à des risques importants de maladies graves. Il est donc crucial de nuancer cette question et de déconstruire les idées reçues.

Il est impératif de retenir que toutes les cigarettes sont nocives, sans exception. Indépendamment de leur appellation (légère, ultra légère, etc.), de leur taux mesuré de nicotine ou de goudron, elles présentent des risques significatifs pour la santé et peuvent entraîner des conséquences graves. La consommation de cigarettes, même celles qui sont commercialisées comme « légères », expose à une multitude de substances toxiques (goudrons, monoxyde de carbone, métaux lourds, etc.) responsables de nombreuses maladies graves et invalidantes.

Analyse des différentes catégories de cigarettes

Les cigarettes à filtre sont les plus répandues et les plus consommées sur le marché mondial. Cependant, il est important de souligner que l’efficacité réelle des filtres est très limitée et ne justifie en aucun cas l’idée qu’elles seraient moins dangereuses. Les filtres retiennent une infime partie des particules présentes dans la fumée, mais ne bloquent pas les gaz toxiques, comme le monoxyde de carbone, les oxydes d’azote ou l’ammoniac, qui sont tout aussi nocifs pour la santé. Les filtres ne rendent donc pas les cigarettes moins dangereuses et ne doivent pas être considérés comme une protection.

Les cigarettes roulées, également appelées tabac à rouler, offrent une certaine perception de contrôle sur la quantité de tabac consommée et permettent souvent de réaliser des économies. Cependant, il est important de noter qu’elles sont souvent plus fortes que les cigarettes industrielles, car le tabac utilisé est généralement moins traité et contient une concentration plus élevée de nicotine. De plus, les fumeurs de cigarettes roulées ont tendance à compenser en fumant plus souvent, en inhalant plus profondément ou en utilisant des filtres plus courts, augmentant ainsi leur exposition aux substances toxiques.

Le mythe d’une cigarette « naturelle » ou moins nocive est souvent associé aux cigarettes sans additifs, présentées comme une alternative plus saine. Ces cigarettes ne contiennent pas d’additifs chimiques ajoutés par l’industrie du tabac pour améliorer le goût, la combustion ou la conservation. Pourtant, elles restent extrêmement nocives, car elles contiennent toujours du tabac, qui est la principale source de substances toxiques responsables des maladies liées au tabagisme. L’absence d’additifs ne signifie en aucun cas l’absence de danger.

L’impact du menthol sur la dépendance tabagique est un facteur important à prendre en compte. Les cigarettes au menthol ont un goût plus agréable et une fumée plus douce, ce qui facilite l’inhalation et rend le tabagisme plus attractif, notamment pour les jeunes. Le menthol a également un effet anesthésiant qui masque l’irritation causée par la fumée, permettant aux fumeurs d’inhaler plus profondément et de fumer plus longtemps. Cela peut inciter les fumeurs à devenir plus dépendants à la nicotine et à consommer davantage de cigarettes.

  • Cigarettes à filtre : Efficacité limitée, ne bloquant pas les gaz toxiques.
  • Cigarettes roulées : Souvent plus fortes et plus de compensation.
  • Cigarettes sans additifs : Toujours nocives, car elles contiennent du tabac.
  • Cigarettes au menthol : Facilitent l’inhalation et augmentent la dépendance.

Les données chiffrées concernant les taux de nicotine et de goudron affichés sur les paquets de cigarettes sont indicatives et doivent être interprétées avec prudence. Ces taux sont mesurés en laboratoire, dans des conditions standardisées qui ne reflètent pas la réalité de la consommation humaine. Les fumeurs adaptent leur façon de fumer (nombre de bouffées, profondeur de l’inhalation, etc.) pour obtenir la dose de nicotine dont ils ont besoin, ce qui modifie considérablement les quantités de substances toxiques inhalées. Il est donc illusoire de se baser uniquement sur ces chiffres pour évaluer les risques liés au tabagisme.

En conclusion, il n’existe pas de cigarettes « moins fortes » au sens de « moins dangereuses » pour la santé. La seule manière efficace de réduire les risques liés au tabagisme est d’arrêter complètement de fumer, sans se laisser berner par les promesses fallacieuses des cigarettes légères ou d’autres alternatives présentées comme moins nocives. Toute tentative de minimiser les dangers du tabac est une illusion dangereuse qui peut avoir des conséquences graves sur la santé. La priorité absolue doit être donnée à la prévention du tabagisme et à l’aide à l’arrêt pour protéger la santé de tous.

Alternatives à la cigarette classique : E-Cigarettes, nicotine de substitution, et autres méthodes

Face aux dangers avérés et aux conséquences néfastes du tabagisme sur la santé publique, de nombreuses alternatives à la cigarette classique ont émergé ces dernières années, offrant aux fumeurs différentes options pour réduire les risques liés à la consommation de tabac ou pour les aider à arrêter de fumer. Ces alternatives, telles que les e-cigarettes (cigarettes électroniques), les thérapies de substitution nicotinique (TSN) et d’autres méthodes d’aide à l’arrêt, visent à répondre aux besoins et aux préférences de chaque fumeur. Il est essentiel d’évaluer attentivement les avantages, les inconvénients et les limites de ces différentes options pour faire un choix éclairé et adapté à sa situation personnelle.

E-cigarettes (cigarettes électroniques)

Les e-cigarettes, également appelées cigarettes électroniques ou vapoteuses, fonctionnent en chauffant un liquide, appelé e-liquide, contenant généralement de la nicotine, des arômes et d’autres substances chimiques, pour produire une vapeur inhalable. Elles existent sous différentes formes et modèles, allant des dispositifs simples et jetables aux systèmes plus sophistiqués et rechargeables, avec des fonctionnalités personnalisables. Les e-cigarettes ne contiennent pas de tabac et ne produisent pas de fumée de combustion, ce qui réduit l’exposition à certaines substances toxiques présentes dans la fumée de cigarette, comme les goudrons et le monoxyde de carbone.

Les e-cigarettes présentent certains avantages potentiels par rapport aux cigarettes classiques. Elles contiennent moins de substances toxiques, ce qui pourrait réduire les risques pour la santé, bien que les effets à long terme de l’exposition à la vapeur d’e-cigarette ne soient pas encore totalement connus. Elles peuvent également aider certains fumeurs à arrêter de fumer en leur fournissant une source de nicotine sans les dangers de la fumée de cigarette, reproduisant ainsi les sensations et les rituels associés au tabagisme. On estime à environ 3 millions le nombre de personnes qui utilisent quotidiennement la cigarette électronique en France.

Cependant, les e-cigarettes présentent également des inconvénients et des risques importants à prendre en considération. Elles contiennent de la nicotine, qui est une substance hautement addictive et peut avoir des effets néfastes sur le développement du cerveau chez les adolescents et les jeunes adultes. L’utilisation d’e-cigarettes peut donc entraîner une dépendance à la nicotine et perpétuer le cycle du tabagisme. De plus, la vapeur d’e-cigarette contient des substances potentiellement nocives, comme le propylène glycol, la glycérine végétale, des métaux lourds et des particules ultrafines, dont les effets à long terme sur la santé ne sont pas encore totalement connus.

Il est également essentiel de noter que l’e-cigarette peut servir de porte d’entrée vers le tabagisme traditionnel, surtout chez les jeunes et les non-fumeurs. Ce phénomène, connu sous le nom d' »effet passerelle », est une source de préoccupation majeure pour les autorités sanitaires. Les adolescents qui commencent à vapoter sont plus susceptibles de se tourner vers les cigarettes classiques par la suite, augmentant ainsi leur risque de développer une dépendance à la nicotine et des maladies liées au tabagisme.

  • Fonctionnement : Chauffage d’un e-liquide contenant de la nicotine et des arômes.
  • Avantages potentiels : Moins de substances toxiques que la cigarette classique.
  • Inconvénients et risques : Dépendance à la nicotine, substances potentiellement nocives dans la vapeur.
  • Effet passerelle vers la cigarette classique, surtout chez les jeunes.

Thérapies de substitution nicotinique (TSN)

Les thérapies de substitution nicotinique (TSN) sont des traitements médicaux qui fournissent de la nicotine à l’organisme sans les autres substances toxiques présentes dans la fumée de cigarette. Elles se présentent sous différentes formes, comme les patchs transdermiques, les gommes à mâcher, les pastilles à sucer, les inhaleurs et les sprays nasaux. Les TSN sont conçues pour aider les fumeurs à gérer les symptômes de sevrage (envie de fumer, irritabilité, anxiété, troubles du sommeil, etc.) et à réduire leur envie de fumer, facilitant ainsi l’arrêt du tabac.

L’efficacité des TSN pour aider à arrêter de fumer est prouvée par de nombreuses études scientifiques. Les patchs à la nicotine délivrent une dose constante de nicotine à travers la peau, ce qui réduit les symptômes de sevrage pendant une période prolongée. Les gommes à mâcher et les pastilles permettent de contrôler l’apport de nicotine en fonction de l’envie de fumer, offrant ainsi une plus grande flexibilité. Les TSN augmentent significativement les chances de succès de l’arrêt du tabac, doublant voire triplant les chances de succès par rapport à l’arrêt sans aide.

Un suivi médical et un accompagnement personnalisé sont importants pour optimiser l’efficacité des TSN et maximiser les chances de succès de l’arrêt du tabac. Un professionnel de santé (médecin, pharmacien, tabacologue, etc.) peut aider le fumeur à choisir la TSN la plus adaptée à ses besoins, à déterminer la dose appropriée et à ajuster le traitement en fonction de ses symptômes et de sa progression. Un suivi régulier permet également de surveiller les effets secondaires éventuels et de fournir un soutien psychologique pour encourager le fumeur à persévérer dans sa démarche.

  • Différentes formes : Patchs, gommes, pastilles, inhaleurs, sprays nasaux.
  • Efficacité prouvée pour gérer les symptômes de sevrage et faciliter l’arrêt du tabac.
  • Importance d’un suivi médical et d’un accompagnement personnalisé.

Autres méthodes d’aide à l’arrêt

Outre les e-cigarettes et les TSN, il existe d’autres méthodes d’aide à l’arrêt du tabac, qui peuvent être utilisées seules ou en combinaison avec d’autres approches. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont des approches psychologiques qui aident les fumeurs à identifier et à modifier les pensées, les émotions et les comportements qui les incitent à fumer. Les TCC peuvent être dispensées individuellement ou en groupe, par des psychologues, des psychothérapeutes ou des tabacologues.

Des médicaments peuvent également être prescrits par un médecin pour aider à arrêter de fumer. Le bupropion et la varénicline sont des médicaments qui agissent sur le cerveau pour réduire l’envie de fumer et les symptômes de sevrage. Ces médicaments doivent être utilisés sous surveillance médicale, car ils peuvent entraîner des effets secondaires. Le remboursement des traitements de substitution nicotinique s’élève à 50 euros par an en France.

L’hypnose et l’acupuncture sont des méthodes alternatives dont l’efficacité pour arrêter de fumer est controversée et n’est pas scientifiquement prouvée. Certaines personnes affirment avoir réussi à arrêter de fumer grâce à ces techniques, mais les études scientifiques rigoureuses n’ont pas démontré de bénéfices significatifs par rapport à un placebo. Il est important de noter que ces méthodes ne sont généralement pas remboursées par l’assurance maladie.